Saoule soul

Saoule soul, l’âme saoule, c’est le titre d’un blues que le célèbre trompettiste Jonathan Jones a composé et que sa femme va chanter, errant dans une tendre folie à travers Londres, ses rues et ses jardins, accompagnée par ses deux chiots : Sigmund et Virginia. Sa vie affleure par des fenêtres de plus en plus larges sur le passé, comme un puzzle que le lecteur va assembler pour reconstituer le fil d’un destin trop lourd pour sa fragilité mais qu’elle va traverser sans pressentir qu’il finira par ébranler sa raison. Cette femme jamais nommée, présentée dans la vision de l’auteur et dans celle d’autres personnages, est l’image de la progression d’une vie vers un sommet affectif et matériel avec toute son émotion, sa sensualité et la chute absurde et fatale qui suivra dans un cheminement anarchique et solitaire où même le désespoir n’aura pas court, où le bonheur sera simplement un coup de langue de chien.